Le FantaXYou, concours qui divise les YouTubers.

 » En juin 2018, la marque est épinglée par l’ONG foodwatch pour son marketing ciblant les enfants^11,12. Parmi ces techniques, Fanta se distingue notamment par son utilisation de la plateforme Youtube très populaire chez les jeunes¹³. La marque a recours à des youtubeurs très appréciés du jeune public comme McFly & Carlito¹⁴, le Rire Jaune¹⁵, El Hadj¹⁶ ou encore Amixem¹⁷ pour promouvoir ses produits. La marque dispose ainsi de sa propre chaîne Youtube¹⁸ et d’un concours destiné aux youtubeurs en herbe, le FANTAxYOU¹⁹. « 

Source : Wikipédia. Page de Fanta. Date de consultation : 10/07/2019. https://fr.wikipedia.org/wiki/Fanta

 

Depuis l’année 2017, la marque de soda FANTA organise un concours sur la plateforme YouTube. Le challenge est simple : des YouTubers amateurs doivent réaliser de courtes vidéos afin de promouvoir la marque de manière humoristique. Les meilleures vidéos (choisies en termes de vues et de contenus) sont alors sélectionnées par les « juges », eux-même YouTubers également, à la différence de leurs nombres d’abonnés et de notoriétés.

Nous pouvons compter parmi le jury de la précédente édition, la participation entre autres de Natoo (4 900 000 abonnés et première Youtubeuse de France), Amixem, (5 552 000 abonnés et dixième plus importants Youtubeurs de France) et le duo McFly et Carlito (3 000 000 d’abonnés et douzième chaîne YouTube plus importante de France).

Organisé depuis trois ans, ce concours ne cesse de diviser la communauté YouTube et de dégrader l’image de marque de Fanta. En effet, le principe même d’utiliser des vidéastes amateurs pour réaliser de la publicité gratuite pour la marque est régulièrement critiquée. Il est également à souligner que les personnes sélectionnées remportent une récompense plus que contestée. Les poulains sont divisés à travers les différentes équipes des jurés et sont invitées à se rendre quotidiennement dans un lieu de production entièrement filmé afin de rencontrer les membres de l’équipe et de continuer à produire du contenu, mettant toujours en scène la marque Fanta.

Le travail et l’image des gagnants sont également utilisés par l’entreprise dans des vidéos et supports de communication.

Un parallèle peut être établi avec les émissions de télé-réalités, produites par des entreprises de production et diffusées sur plusieurs chaînes de télévision.

Une des volontés de YouTube étant de proposer une alternative à la télévision, ce genre de challenges inquiètent les créateurs de la plateforme et en interrogent également beaucoup, YouTubers comme internautes, sur le côté éthique de faire faire de la publicité gratuite par une marque aussi important que Fanta.

Un Créatif a tenu à se mêler au débat et à dénoncer ce concours en partageant sur ses réseaux et sur sa chaîne YouTube sa vidéo de participation au concours. Celle-ci, ajoutée le 03 mars 2019, est entièrement parodique et cumule près de 218 000 vues. Elle est devenue une des vidéos les plus regardées de tous les participants.

Cette vidéo a un impact très important dans la carrière d’Un Créatif puisque celle-ci a été énormément vue et appréciée de la communauté. (plus de 33 000 j’aimes face à 480 je n’aime pas). Elle a également contribué à développer l’image de marque d’Un Créatif en forgeant son personnage et son caractère et en l’amenant à prendre parti contre certaines pratiques, très contestée. Le travail d’Un Créatif concernant le concours FantaXYou est régulièrement cité et félicité dans les entretiens que j’ai pu réaliser.

 

 

 

Premiers échanges avec le créateur – Un créatif

J’ai, depuis mon enfance, développé un intérêt important pour l’image. Bien qu’initialement, je ne m’intéressait qu’à la photographie puisque je possédais des appareils de prises de photos à disposition, la création de YouTube et surtout la visibilité importante du travail des YouTubers m’a particulièrement touché. Ces images qui me fascinaient sont désormais en action, elles bougent. Plus que ça : elles vont vites. Elles prennent l’apparence d’une personne qui s’exprime devant sa caméra dans un cadre bien spécifique.

Dès lors, j’ai souhaité comprendre ce que je voyais, ce que je regardais à outrance. Comment ces contenus sont-ils créés ? Pour répondre à quel projet ? Qu’est-ce qui détermine une vidéo qui fonctionne d’un contenu qui ne fonctionne pas ? Quel relation le vidéaste entretient-il avec son public ?

Ces questions se développaient de manière exponentielle dans mon esprit et avaient un impact dans mon parcours universitaire et personnel. En effet, c’est en grande partie pour étudier ce terrain que je me suis orientée vers une poursuite d’études en master. À titre personnel, ma consommation « YouTubienne » était également liée à ces questionnements. Lors de mon arrivée en master Journalisme d’Entreprise et de Collectivités, je me suis très vite orientée vers le séminaire Pratiques Culturelles et Numériques : la question du travail du YouTube me semblait tout à fait cohérente avec cette thématique.

Bien qu’il y ait eu une incompréhension de ma part concernant la manière de traiter ce sujet, j’ai souhaité continuer mes recherches afin de proposer un sujet répondant parfaitement à l’objet même du séminaire.

Après plusieurs échanges avec Elodie Sevin et David Vandiedonk, j’ai orienté ma recherche sur la perception du travail d’un YouTuber spécifique par son public, ses « viewers ».

Ce travail de recherches émanant d’un intérêt personnel, j’ai spécifiquement voulu travailler sur un YouTuber dont le travail – à titre personnel – me plaisait. De plus, l’avantage de procéder ainsi m’offre la possibilité de me remettre en question quant à mon intérêt pour le travail de ce YouTuber et me permet également de mieux comprendre les entretiens menés avec le public d’Un Créatif (nom du YouTuber sur lequel j’ai souhaité travaillé) puisque quelque part, je me sens concernée et comprise dedans.

Afin de pouvoir étudier la réception des oeuvres d’un Créatif publiés depuis la plateforme YouTube sur sa propre chaîne, j’ai tout d’abord pris contact avec ce créateur par le biais de sa messagerie de page Facebook.

Le premier échange date du 05 janvier 2019 :

« Bonjour Un Créatif ! Je suis en dernière année de master Information Communication à Lille et je m’intéresse de près à ton contenu étant donné que ma spécialité est la communication visuelle. J’aimerais consacrer mon mémoire de recherche à tes réalisations YT et à la limite entre divertissement et apprentissage. Est-ce que tu accepterais de répondre à un entretien dans ce cadre ?
Merci beaucoup et bonne journée ! »

Par ce message, je souhaitais obtenir son approbation et lui faire part de mon travail de recherches autour de ses oeuvres et de son public.

Ma problématique ainsi que le contenu même de ma recherche n’est pas encore exposée clairement. J’attendais en effet la séance de séminaire et un échange avec mes directeurs de recherches pour pouvoir avoir la validation de ce sujet et de cet axe d’étude.

Sa réponse a été très positive quelques heures après l’envoi de mon premier message :

« Hello ! Sujet intéressant, ça m’intéresserait de jeter un coup d oeil quand t aura fini ! Sinon oui pas de souci. Faudra juste trouver un moment pour faire ca mais pas de problème ! »

Le 10 janvier, soit quelques jours après la dite séance attendue, j’ai repris contact avec Un Créatif afin de lui expliquer en détail ce sur quoi je souhaitais travailler en détails :

« Bonjour Un Créatif !
Comme convenu, je reviens vers toi et en plus avec des bonnes nouvelles !
Mon sujet de mémoire a été validé, je vais donc commencer à étudier sérieusement ton travail et la perception de tes viewers sur tes productions. Ma problématique exacte est, pour le moment : Quelles réceptions les viewers ont-ils de tes vidéos ?
Ce que je veux questionner par là, c’est voir ce que les gens retiennent de tes vidéos, si ils les regardent pour se divertir ou pour apprendre des choses (ou les deux !), si tu as un public cible type étudiants en comm par exemple, s’ils citent tes vidéos pour des usages universitaires par exemple… S’ils les regardent a des moments bien particuliers dans un but spécifique…  Pour cela, je vais contacter quelques uns de tes abonnés pour leur proposer de répondre à un entretien qui me permettra d’avoir un début de réponses j’espère. Est-ce que ca te va ? Si on pouvait également essayer de se trouver un petit créneau (face à face, Skype ou téléphone) pour que je puisse t’interroger sur ton projet ce serait parfait.  Voilà, je pense t’avoir tout dit ! Si jamais tu le souhaites, je peux également te transmettre les coordonnées de mes professeurs référents pour ce travail. Bonne soirée et encore une fois, merci ! »

Nous avons ensuite convenu d’un rendez-vous téléphonique afin de pouvoir échanger ensemble et d’effectuer un premier entretien permettant d’avoir une vision plus précise du projet et du travail d’Un Créatif.

L’entretien s’est réalisé via Messenger (appel audio) le 21 janvier dernier selon les disponibilités du YouTuber et a duré près d’une heure.

L’entretien a été arrêté suite à un appel professionnel reçu par Un Créatif qui travaille en parallèle de son activité sur Youtube en freelance où il propose des stratégies et réalisations de contenus pour les entreprises sur internet et sur les réseaux sociaux.

Nous avons ensuite convenu ensemble que je reviendrai vers lui pour réaliser un nouvel entretien si besoin.

Lors de la fin de ce premier appel effectué avec le YouTuber, je dois avouer m’être sentie partagée concernant celui-ci. J’ai eu quelques fois l’impression de ne pas avoir eu de réel échange avec lui mais de l’écouter répondre à des questions qu’il avait dû très souvent recevoir, notamment par ses abonnés.